Parcours Bataille des Ardennes
Galerie de coticule – lieu-dit « Le Coreux »
Avec le retour des Allemands et durant les combats, la population dut trouver les moyens de se protéger. Certains fuirent, espérant se réfugier dans des villages épargnés par les combats ou pour se regrouper en famille. D’autres restèrent au village, se terrant dans des caves où ils pensaient être à l’abri.
Les endroits les plus sûrs étaient certainement les galeries de l’industrie minière locale. Mais les conditions de vie étaient très difficiles avec l’humidité et le froid, l’exiguïté des lieux pour un nombre important de réfugiés et l’isolement de l’endroit contraignant les civils à risquer leur vie dans de périlleuses sorties afin de se ravitailler.
Alors que les combats duraient, les réserves de nourriture s’épuisaient et il était nécessaire de se réapprovisionner. A tour de rôle, des volontaires sortaient et rejoignaient le village le temps de trouver des provisions, avec le risque de recevoir une balle ou des éclats d’obus. C’est ce qui arriva malheureusement à l’un d’entre eux.
Dans cette mine de coticule facilement accessible pour les habitants de Salmchâteau et de Vielsalm, de nombreux civils se regroupèrent. Du 23 décembre au 15 janvier, ils vécurent 3 semaines des plus éprouvantes, dans l’inconnu de ce qui pouvait arriver, avec la crainte de tout perdre.
Une fois les combats terminés, si l’heure était au soulagement, les sentiments de la victoire étaient amers, le désarroi d’avoir perdu des proches et de retrouver sa maison en ruines prévalant.
Odon Jeunejean, de la bravoure à la mort
Odon Jeunejean, habitant de Vielsalm, avait été fait prisonnier de guerre en 1940. Après avoir été libéré, il avait rejoint les forces de la Résistance. Lorsque l’offensive allemande débuta, il vint se réfugier dans cette galerie avec sa jeune épouse.
Le 15 janvier au matin, alors que l’assaut était donné pour franchir la rivière et reprendre Salmchâteau, des soldats américains vinrent à la mine afin de demander de l’aide pour évacuer leur capitaine blessé. Odon Jeunejan, avec Yvon Bonfond et Louis Siquet, se porta volontaire pour cette opération de sauvetage. La mission fut remplie et le blessé emmené à l’arrière du front.
Revenant à la galerie, il décida de ressortir pour aller chercher des provisions. D’après les témoignages, un sniper allemand qui l’aurait reconnu tira sur lui, le touchant au bras et à l’abdomen. Les blessures étaient trop importantes. La situation était devenue trop dangereuse rendant toute assistance impossible. Il succomba quelques heures plus tard laissant une jeune veuve enceinte. Il ne savait pas qu’il allait être papa. Le petit garçon fut appelé Odon comme son père.